Aujourd’hui nombreuses sont les personnes qui s’intéressent aux chemins de Compostelle, ces itinéraires de pèlerinage qui traversent l’Europe pour rejoindre la ville espagnole de Saint-Jacques-de-Compostelle. Mais savez-vous pourquoi tant de gens se rendent à cet endroit ? Quelle est l’origine de cette tradition millénaire ? Connaissez-vous l’historique du chemin de Compostelle ?
La légende
Tout commence par une légende, celle de la découverte du tombeau de l’apôtre Jacques le Majeur, l’un des douze disciples de Jésus. Selon la tradition, Jacques aurait évangélisé l’Espagne au premier siècle après Jésus-Christ, avant de retourner en Palestine où il fut décapité par le roi Hérode Agrippa. Ses compagnons auraient alors emporté son corps et l’auraient déposé dans une barque sans voile ni rame, qui aurait miraculeusement traversé la Méditerranée jusqu’à atteindre les côtes galiciennes. Là, ils auraient enterré le corps dans un lieu secret, oublié pendant des siècles.
L’histoire
En 813, un ermite nommé Pélage fut attiré par des lumières mystérieuses dans le ciel. Il découvrit alors le tombeau de l’apôtre, caché sous un champ d’étoiles (campus stellae en latin, d’où le nom de Compostelle). Il prévint l’évêque Théodomir, qui confirma la découverte et fit construire une chapelle sur le lieu.
La nouvelle se répandit dans toute la chrétienté et les pèlerins commencèrent à affluer vers Compostelle. Le roi Alphonse II des Asturies fut le premier à se rendre sur place, en 834, inaugurant ainsi le Camino primitivo (le chemin primitif).
Au fil du temps, d’autres chemins se dessinèrent à travers l’Europe, reliant les principales villes et les sanctuaires dédiés à saint Jacques. Les quatre voies principales en France étaient celles du Puy-en-Velay, de Vézelay, de Tours et de Saint-Gilles.
Le pèlerinage connut son apogée au XIIe siècle, avec la publication du Codex Calixtinus, un recueil de textes sur saint Jacques et son culte, qui comprenait notamment un guide du pèlerin décrivant les étapes du chemin et les lieux à visiter.
Les pèlerins partaient pour diverses raisons : obtenir des indulgences, demander une guérison, accomplir une pénitence ou simplement vivre une aventure spirituelle. Ils voyageaient à pied ou à cheval, portant un chapeau, une cape, un bâton et une coquille, symbole de saint Jacques.
Le pèlerinage déclina à partir du XVIe siècle, sous l’influence des critiques humanistes et protestantes, qui remettaient en cause l’authenticité des reliques et l’intérêt du voyage. Les guerres, les épidémies et les bandits rendirent également le chemin plus dangereux.
Aujourd’hui
Il fallut attendre le XXe siècle pour assister à un regain d’intérêt pour les chemins de Compostelle. En 1982, le pape Jean-Paul II se rendit à Santiago et encouragea les chrétiens à redécouvrir ce patrimoine spirituel et culturel. En 1987, le Conseil de l’Europe déclara les chemins de Compostelle comme premier itinéraire culturel européen.
Les chemins de Compostelle sont donc plus qu’un simple trajet géographique, ils sont une expérience spirituelle, culturelle et humaine. Ils invitent à la découverte de soi et des autres, à la rencontre de paysages variés et de monuments historiques, à la pratique d’une solidarité entre pèlerins. Ils sont aussi un témoignage vivant d’une histoire commune, celle de l’Europe chrétienne.
Si vous aussi vous avez envie de vous lancer dans cette aventure, sachez qu’il existe plusieurs itinéraires possibles, selon votre point de départ et votre temps disponible. Vous pouvez consulter le site internet www.chemins-compostelle.com pour plus d’informations et de conseils pratiques. Et n’oubliez pas votre coquille Saint-Jacques, le symbole du pèlerin !
historique chemin Compostelle